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Guide complet pour l’installation d’une VMC en rénovation : normes, matériel et étapes clés

  • Photo du rédacteur: Olivier Peyr
    Olivier Peyr
  • 13 nov.
  • 9 min de lecture

Vous investissez fréquemment dans la rénovation de logements, et vous en avez vraiment marre de perdre du temps (et de l’argent) sur des installations de VMC qui se transforment en cauchemar ? Entre les gaines mal dimensionnées, le groupe qui fait un bruit de tracteur en pleine nuit, ou les bouches d’extraction qui aspirent à peu près autant qu’un canard en plastique dans une baignoire, vos clients ou vos locataires sont susceptibles de vous rappeler tous les 4 matins pour se plaindre, et c'est bien normal. Quand la ventilation n’est pas installée parfaitement dès le départ, ça devient un vrai calvaire : intervenir une fois les cloisons posées et l’appartement aménagé, c’est comme essayer de changer une roue de voiture en roulant, c'est un peu plus compliqué ! Dans cet article, je vous donne les clés pour choisir la bonne VMC et éviter les pièges qui coûtent cher. Parce qu’une VMC bien posée, c’est un chantier de moins à refaire et surtout, un week-end de repos en moins gâché par des appels de clients ou de locataires en colère ! 😉


Installation de la VMC par un professionnel

Pourquoi la VMC est indispensable


Que dit la loi ?


La ventilation mécanique contrôlée (VMC) est obligatoire dans les logements neufs depuis la RT 2012 (règlementation thermique), qui impose une perméabilité maximale à l’air de l’enveloppe du bâtiment pour limiter les infiltrations parasites. L’arrêté du 24 mars 1982 (modifié en 1983) précise que :

"Les dispositifs de ventilation, qu’ils soient mécaniques ou naturels, doivent permettre d’extraire des débits d’air minimum dans les pièces de service (cuisine, salle de bain, WC), en fonction du nombre de pièces principales du logement."

Pour les logements existants, l’obligation légale porte sur une aération générale et permanente, mais la VMC est fortement recommandée pour respecter les exigences de qualité de l’air et éviter les risques sanitaires. La VMC simple flux hygroréglable ou double flux est la solution privilégiée pour atteindre les objectifs de performance énergétique et de qualité de l’air.


Note : La RE 2020 (remplaçant la RT 2012) renforce ces exigences en imposant une vérification systématique des systèmes de ventilation dans les logements neufs.

Les risques d'une mauvaise ventilation


  • Les risques de dégradation


L’humidité non évacuée favorise le développement des moisissures et des champignons, surtout dans les pièces humides (salle de bain, cuisine). Ceux-ci peuvent dégrader les murs (plâtre, peinture), les isolants car la laine de verre et la laine de roche n'aiment pas beaucoup être hydratées 🚱, et même, dans les cas extrêmes, la structure du bâtiment (linteaux, charpente, planchers).


Une femme consternée devant du salpêtre sur le mur de son logement

  • Les risques sanitaires


Chez les enfants et les personnes sensibles, une mauvaise ventilation pourrait favoriser des allergies, de l'asthme, de l'eczéma ou des irritations des voies respiratoires. Par ailleurs, une mauvaise évacuation des gaz de combustion pourrait provoquer des intoxications au monoxyde de carbone 🤢


Note : Une maison mal ventilée voit son taux d’humidité dépasser 60%, ce qui active la prolifération des acariens et des moisissures. Résultat : dégradation accélérée des matériaux (peinture qui s’écaille, bois qui pourrit) et risques accrus d’allergies pour les occupants.

Pourquoi l’aération naturelle ne suffit pas


L'efficacité d'une aération naturelle est limitée : l'ouverture des fenêtres dépend des conditions climatiques (vent, température) et des habitudes des occupants. En hiver, cette solution est peu pratique et inefficace pour évacuer l’humidité en continu. Même si la loi autorise la ventilation naturelle, elle ne permet pas de respecter les débits d’air imposés sans un système mécanique (ex : 30m³/h pour une cuisine).


Une VMC bien dimensionnée est la seule solution pour garantir un renouvellement d’air constant, quel que soit le climat ou l’usage du logement. L’aération naturelle, même optimisée, ne suffit pas à éviter les risques de moisissures ou de dégradation du bâti.



Les conséquences d’une mauvaise ventilation


Les coûts de rénovation


Une mauvaise ventilation ne se contente pas de dégager des odeurs désagréables ou de faire apparaître des taches noires sur les murs. Elle peut engendrer des dégâts structurels coûteux, surtout dans des régions humides comme la Bretagne.


Un traitement de surface (nettoyage, peinture antifongique) peut coûter entre 500 € et 1 500 € pour un logement moyen. Mais si l’humidité a pénétré en profondeur (dans les cloisons, les isolants ou les charpentes), les coûts grimpent rapidement.


Cas concret : la mérule est un champignon lignivore (surnommé "le cancer des maisons"). Il se développe dans les bois humides et mal ventilés. En Bretagne, la mérule est un cauchemar pour les propriétaires et les pros du bâtiment. Son traitement coûte entre 10 000 € et 30 000 € selon l’étendue des dégâts. Une maison dont la charpente est infectée par la mérule peut voir sa valeur chuter de 30 à 50%, sans compter les frais de traitement et de rénovation.

La responsabilité légale


Un logement mal ventilé n’est pas seulement un problème technique, c’est aussi un risque juridique majeur pour les propriétaires, bailleurs et même les artisans ayant travaillé sur le chantier. Selon le Code de la construction et de l’habitation, un logement est considéré comme insalubre s’il présente des moisissures étendues (surtout si elles touchent les structures porteuses), une humidité persistante (taux > 60% sur les murs), des odeurs de renfermé ou des traces de condensation permanentes, et des risques pour la santé.


Dans ce cas de figure, les sanctions peuvent être très lourdes : jusqu’à 30 000 € pour un propriétaire négligent, des travaux imposés par la mairie ou la préfecture, une réduction ou suspension du loyer si le locataire saisit la justice, des dommages et intérêts en cas de préjudice sanitaire.


Cas concret : Un bailleur a été condamné à rembourser 6 mois de loyer + 8 000 € de dommages et intérêts à ses locataires après que l’ARS (Agence Régionale de Santé) ait constaté des moisissures liées à une VMC mal entretenue. Le rapport d’expertise a révélé que les gaines étaient bouchées et que les bouches d’extraction n’avaient jamais été nettoyées depuis l’installation, 10 ans plus tôt.

Un artisan se tient la tête à deux mains suite à la décision de justice
Aie ! La tuile, 8000 balles !!! 😨

Perte de valeur du bien


Un logement mal ventilé voit sa valeur chuter sur le marché, et ce pour deux raisons principales :


  • Une mauvaise note au DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) : Si l'isolation est faible et le taux d'humidité élevé, le bien peut être classé "passoire thermique", ce qui le rend inéligible aux prêts verts et décourage les acheteurs (sauf à prix cassé).


  • La méfiance des acquéreurs car les acheteurs et investisseurs fuient les biens avec des traces de moisissures ou des odeurs de renfermé, même si le prix est attractif. Le temps de vente multiplié par 2 ou 3, et une décote de 20 à 40% par rapport à un bien sain est appliquée.



Normes techniques


Taux d’humidité idéal dans un logement


La plage optimale est comprise entre 40% et 60% d’humidité relative (HR) :

  • En dessous de 40%, l'air est trop sec. Il provoque des irritations (yeux, gorge), des risques d’électricité statique, et la dégradation des meubles en bois.

  • Au-dessus de 60%, il existe un risque accru de moisissures, de prolifération d’acariens, et de condensation sur les vitres et murs froids.


Source : l'ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire) et l'ADEME recommandent ce seuil pour limiter les risques sanitaires et la dégradation du bâti.

Débits d’air minimum par pièce


Les débits extraits doivent respecter les valeurs suivantes, selon le nombre de pièces principales :

Pièce

Débit minimum (m³/h)

Cuisine

30–90

Salle de bain

15–30

WC

15

Pièce principale (chambre, salon)

Entrée d’air obligatoire (pas de débit extrait)

Source : Arrêté du 24 mars 1982, modifié en 1983.

Norme NF DTU 68.3 : règles de mise en œuvre


Pour une bonne étanchéité des réseaux, le taux de fuite maximal doit être de 12% du débit foisonné (réduit à 5% avec des joints de classe C). Les gaines doivent être dimensionnées pour limiter les pertes de charge et respecter les débits réglementaires. Le niveau sonore ne doit pas dépasser 30 dB(A) dans les pièces principales et 35 dB(A) en cuisine. Et les pente des gaines doivent être au minimum de 1% vers l’extérieur pour éviter les condensats.


Définition du débit foisonné


Le débit foisonné (ou "débit total") est le débit d’air maximal que peut transporter l’ensemble du réseau de gaines de la VMC quand tous les extracteurs fonctionnent en même temps (ex. : bouches de salle de bain, cuisine et WC ouvertes simultanément). Par exemple, 30 m³/h dans la cuisine + 15 m³/h dans la salle de bain + 15 m³/h dans les WC = 60 m³/h de débit foisonné.


Conseil : Une gaine mal dimensionnée ou mal isolée peut réduire le débit de 20% et générer des nuisances sonores. Prévoyez toujours un diamètre adapté et une isolation phonique/thermique en combles non chauffés.


Checklist technique du matériel pour l’installation d’une VMC hygroréglable


J’ai choisi de faire un focus sur la VMC hygroréglable car elle est assez économique et facile à installer. Pour vous éviter des allers-retours incessants au magasin, voici la liste exacte du matériel nécessaire pour son installation dans une maison ou un appartement de taille moyenne, c’est-à-dire environ 80m² avec 1 SDB, 2 WC, 3 chambres :


  • Humidimètre (pour mesurer le taux d’humidité et placer les bouches au meilleur endroit).

  • 1 VMC (ex.: Atlantic Duplex’Hygroréglable ou Aldes VMC Hygro).

  • Gaines semi-rigides (diamètre 80 ou 100 mm, isolées si passage en combles non chauffés).

  • Bouches d’extraction (hygroréglables pour SDB/WC, autoréglables pour cuisine).

  • Entrées d’air (pour chambres/salon, avec grilles acoustiques si besoin).

  • Colliers de fixation (inox pour éviter la rouille).

  • Mousse polyuréthane (pour étanchéité et isolation phonique).

  • Câble électrique (1,5 mm² minimum, avec gaine ICTA si encastré).

  • Interrupteur (ou sonde hygro si VMC hygroréglable).

  • Rubans adhésifs (type aluminium pour étanchéité des gaines).


Astuce : Prévoyez 10% de gaines en plus ! Rien de pire que de se retrouver à 2 mètres du groupe VMC avec une gaine trop courte, et vérifiez les diamètres car une gaine de 80 mm ne rentrera pas dans un trou de 75 mm 🤓

Test de l'humidité d'un mur avec un humidimètre
Mesure du taux d'humidité dans un mur avec un détecteur d'humidité. Il détermine le taux d'humidité du bois ou des matériaux de construction. Ici le taux est élevé mais l'appareil est réglé sur "bois" 😁


Tutoriel pour l'installation d'une VMC hygroréglable en rénovation


Étape 1 : Préparation et repérage


  1. Repérer les points d’extraction : SDB, WC, cuisine (éviter les angles droits pour les gaines).

  2. Vérifier l’alimentation électrique : Proximité du tableau, section du câble.

  3. Prévoir les entrées d’air supplémentaires : Dans les chambres et salon (grilles en haut des fenêtres ou murs).

  4. Mesurer le taux d’humidité avec un humidimètre pour identifier les zones critiques, notamment sur les faces nord où le choc thermique entre l’air chaud intérieur et les murs froids favorise la condensation.


Étape 2 : Pose des gaines


  1. Percer les murs/cloisons : Utiliser une scie cloche pour les passages propres.

  2. Fixer les gaines : Colliers tous les 1,5 m max, pente de 1% vers l’extérieur pour éviter les condensats.

  3. Isoler les gaines : Mousse polyuréthane ou manchon isolant en combles.


Étape 3 : Installation du groupe VMC


  1. Placer le groupe : Dans les combles ou un placard (éviter les pièces humides).

  2. Raccorder les gaines : Utiliser des manchons souples pour éviter les vibrations.

  3. Brancher l’électricité : Respecter la norme NF C 15-100 (disjoncteur 2A dédié).


Étape 4 : Pose des bouches et entrées d’air


  1. Bouches d’extraction : Fixer en haut des murs (l’humidité monte).

  2. Entrées d’air : Placer en bas des murs (l’air frais entre par le bas).

  3. Tester l’étanchéité : Boucher les bouches et vérifier l’aspiration avec un papier.


Étape 5 : Mise en service et réglages


  1. Vérifier les débits : Avec un anémomètre ou un sac plastique (1 sac de 50L doit se gonfler en 10s pour 30 m³/h).

  2. Réglage des bouches hygroréglables : Suivre les consignes du fabricant (ex.: position "hiver" ou "été").

  3. Test final : Allumer la VMC et vérifier l’absence de bruit anormal.



6 conseils à donner à vos clients ou locataires pour préserver leur VMC


Aérez quotidiennement, même en hiver

Une aération régulière (10–15 min/jour) limite l’accumulation d’humidité et réduit la charge sur la VMC. En hiver, ouvrez les fenêtres en mode "ouverture totale" (pas en oscillation) pour créer un courant d’air efficace. Eviter les aérations trop longues (> 30 min) en hiver, qui refroidissent les murs et favorisent la condensation.

Ne bouchez jamais les bouches d'aération

Ne bouchez pas les entrées d’air : elles sont là pour éviter les moisissures !

Ne séchez pas votre linge à l’intérieur du logement

Sécher 5 kg de linge à l’intérieur rejette 2 à 3 litres d’eau dans l’air qui surcharge la VMC et favorise les moisissures. Si le séchage en intérieur est impératif, il est préférable d'utiliser un sèche-linge à évacuation ou un déshumidificateur.

Chauffez lorsqu'il fait froid, même en cas d'absence

Un logement non chauffé en hiver voit son taux d’humidité relative augmenter car l'air froid de retiens pas l’eau et favorise la condensation. La température minimale est de 16 à 18°C dans toutes les pièces, même inoccupées. Le mode "hors gel" du système de chauffage permet de conserver des températures d'au moins 12°C en cas d'absence prolongée.

Entretenez les bouches d’extraction et les entrées d’air

Les bouches d’extraction (SDB, cuisine, WC) doivent être nettoyées tous les 6 mois car les poussières et les graisses obstruent le débit. Il suffit d'aspirer les bouches avec un aspirateur à buse étroite et de nettoyer les grilles d’entrée d’air avec un chiffon humide.

Vérifiez régulièrement l’hygrométrie

Un hygromètre, 20 € en magasin de bricolage, permet de surveiller le taux d'humidité. Le taux doit toujours rester proche de 50%. Au delà de 60% d'humidité ou en deçà de 40%, il faut agir.



Le choix et l'installation d'une VMC nécessite un peu de temps et une bonne organisation. Si tout est prévu à l’avance, tout se passera bien. Sinon, c’est la galère assurée ! En suivant les étapes du tutoriel, vous gagnerez du temps et vos clients auront une installation qui marche du premier coup. Et si vous manquez de matériel, rappelez-vous : chez BMP, on a tout pour votre VMC.


Rédigé par Barnabé, rédacteur en chef du blog BMP
Je suis hygroréglé : une goutte de pluie, je reste au lit !


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